Jules Prior
Jules Prior un homme à redécouvrir
Jules Prior, issu d’un milieu très modeste, est né sans doute en 1822. S’il subsiste encore une rue à son nom à Beaumont le Roger, la mémoire de ce poète a depuis longtemps disparu.
De sa jeunesse, le mystère subsiste encore à ce jour. On ne le découvre que beaucoup plus tard, lorsqu’il se met à écrire. Son premier recueil « Les veilles d’un artisan » est édité en 1865.
Poète la nuit, tonnelier le jour, il gagne son pain à la sueur de son front. « A cheval sur sa selle à planer, Prior fabrique un broc ou un siau à bois », écrit Léon Tyssandier. « C’est un petit homme frêle, nerveux, une nature d’oiseau. Ses yeux fatigués sourient au visiteur ; d’une main tremblante, il lui serre la main et en quelques paroles toutes simples, il lui souhaite la bienvenue ».
Léon Tyssandier décrit en quelques mots ce poète ouvrier : pauvre, simple de cœur, ouvert aux autres et au monde qui l’entoure.
Dans sa préface sur la vie de ce poète, on découvre une élévation intellectuelle et morale étonnante pour un homme de condition sociale et économique peu élevée.
La guerre de 1870 inspira à ce patriote de belles actions et un beau drame, le « Prisonnier de Metz » publié en 1888, pièce en trois actes animée d’un souffle puissant.
Mais cet Homme s’illustre également par son courage. L’amour de la patrie, le sentiment du devoir animent le corps fragile de cet homme de 50 ans. Quand les Prussiens entrèrent dans Beaumont, Prior était parmi les braves qui tentèrent une résistance aussi vaine qu’héroïque.
On se battit dans la rue, plusieurs Allemands furent tués. Prior fut arrêté par un colonel Prussien qui le fit marcher à la tête de ses troupes jusqu’à Beaumontel où le combat continuait. On le ramena ensuite et on le garda prisonnier.
Plus tard, il fut le premier à se porter volontaire pour éteindre les incendies de la Commune. « Il fut de ces vaillants et de ces humbles qui sauvèrent Paris de la destruction. Le gouvernement lui adressa à ce sujet un diplôme ».
D’autres actes héroïques firent que pour toutes ces raisons mais également pour la qualité de son œuvre, l’on ne doit pas oublier ce grand Homme.
Il obtint le Prix Montbinne de l’Académie Française en 1897. Il fut également décoré des Palmes Académiques en 1899.
Mort en 1903, il repose au cimetière de Beaumont le Roger. Sur sa tombe, on peut lire un de ses poèmes